En août 1998, les vignerons aubois apprennent que le Syndicat Général est venu arracher des vignes chez un voisin qui s'était autorisé à planter 5 hectares sur des terres pourtant classées en 1927.
Considérant qu'il est victime d'une injustice, ils se regroupent sous l'Association Viticole Champenoise afin de dénoncer la spoliation de leurs terrains AOC Champagne entre 1960 et 1970. Très rapidement cette association prend la forme du Syndicat Aubois de la Champagne Viti-vinicole, présidé par Lucien Moutard.
En 1990, conseillés par Jean Foyer qui fut le premier Garde des Sceaux du Général de Gaulle, les vignerons de l'Aube déposent 380 recours au Tribunal Administratif afin de demander la remise sur plan des terrains oubliés. Dans le même temps, Lucien Moutard replante, avec des "droits d'arrachage", une vigne de 74 ares 30 non remise sur plan en 1958. Malgré les preuves de l'antériorité viticole des parcelles, Lucien Moutard est condamné à arracher la vigne le 30 avril 2001.
Pour être en conformité avec la loi, il exécutera la sentence à la date indiquée. Mais, par respect pour ses parents, à 72 ans, il entend faire reconnaître l'injustice dont ont été victimes les vignerons de l'Aube.
En 1994, Lucien Moutard a financé une étude pédologique parcellaire démontrant que les terres déclassées ont rigoureusement les mêmes propriétés que celles qui ont encore droit à l'appellation.
Il entend poursuivre la défense des vignerons de l'Aube devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme.